L'UAI, une histoire de famille

On ne peut pas la manquer, au cœur du stade, c'est un passage obligatoire, au centre de toutes les discussions ; la buvette, ce lieu d'interactions sociales, de rassemblement, de convivialité par excellence. Et depuis deux ans maintenant, la buvette du stade Eric Chauveau de l'UA Issigeac est tenue par Valérie Chauveau.
Une histoire de famille, pour celle qui est la veuve de l'ancien capitaine du club, dont le stade a pris le nom. Eric Chauveau est décédé il y a 20 ans en portant le maillot d'Issigeac lors d'un match à Trélissac. « Quand j'ai eu des moments difficiles à traverser, le rugby m'a permis d'être toujours soutenue, de ne jamais me sentir seule », souligne Valérie Chauveau.
Cela fait 35 ans que cette dernière est arrivée au club. Celle qui est née à Limoges mais a grandi à Faux a toujours été une sportive dans l'âme, jouant au football pendant une dizaine d'années, pratiquant aussi les sports équestres, ou encore la course. Et même le rugby. « Je me souviens encore de ce match de gala que l'on avait joué contre Nérac », sourit-elle.
Alors, lorsque le destin la met sur la route de la famille Chauveau, cette passion du sport ne fait que se renforcer. La famille Chauveau est partie intégrante du club d'Issigeac. Jacques Chauveau, en a été un acteur important. Ses trois fils aussi, Eric, mais aussi Thierry, joueur puis président, décédé il y a deux ans, et enfin Laurent, toujours membre du bureau de l'UAI.
Baptiste Chauveau, le fils de Thierry, joue encore en équipe première à l'UAI, quand son frère Quentin est arbitre de rugby. Valérie Chauveau a elle-même deux fils, dont l'aîné, Robin, joue sous les couleurs de l'US Bergerac, et un neveu, Marc Moulinier, serial buteur en chef de l'UAI en R1. Alors s'investir dans ce sport coulait de source.
Un lien social
« Il y a des liens naturels évidemment. Et il y a l'envie, sans même y penser, de perpétuer un travail accompli depuis de très longues années pour faire vivre un club de rugby dans un village de 700 habitants. C'est une institution, une aventure, quelque chose qui fait partie de nos souvenirs, qui est dans nos mémoires, et ce n'est pas terminé », estime la bénévole.
Alors, depuis deux ans, Valérie Chauveau se montre très active lorsque les orange et noirs investissent les installations du stade Eric Chauveau le dimanche, et tient la buvette au bord du terrain. Il faut dire que celle qui a fait la majeure partie de sa carrière professionnelle en tant que secrétaire médicale a aussi tenu un bar tabac à Cours de Pile pendant huit ans.
« Je n'ai pas toujours été présente et active au sein du club, selon ma vie personnelle et professionnelle, mais j'ai toujours aidé comme je le pouvais. Là, il manquait du monde à ce poste, et je sais comment faire. J'aime être dans ce rôle où l'on est en contact avec les autres, dans l'échange », décrit Valérie Chauveau.
Le dimanche, elle arrive au stade autour de 10h30, pour mettre en place sa buvette et lancer le café, que les joueurs issigeacois vont partager lors de leur arrivée entre 11h30 et 12h. La buvette, c'est le point de ralliement, le lieu où l'on vient si l'on a une question, où l'on va accueillir aussi les arbitres, délégués, adversaires... L'accueil, c'est l'image du club.
Les matches terminés, on partage un dernier verre, une petite discussion, et l'heure est venue de baisser le rideau. « Les bénévoles sont une main-d'œuvre nécessaire, indispensable à la vie du club, que ce soit dans le sportif autour de l'équipe, au stade, à la buvette, aux repas, aux manifestations », juge Valérie Chauveau.
À l'UAI, les bénévoles, c'est une troisième équipe finalement, et c'en est une vraie, où chacun a son rôle à jouer, et où la complémentarité et la solidarité sont les clés du succès, autant que le plaisir pris à accomplir sa tâche et à partager un mot, un sourire. Pour Valérie Chauveau comme les autres, on est prêt à accueillir de nouvelles bonnes volontés. Le message est passé.