Denis Joigneault : « S'engager, une évidence »

Chaque semaine, il est aux petits soins pour les joueurs de l'UAI. On peut mesurer 1m86, avoir une carrure pour le moins imposante, et pourtant être discret et se faire tout petit autour du collectif issigeacois. C'est la performance de Denis Joigneault, bénévole dévoué du club orange et noir depuis un an et demi désormais, et surtout, amoureux du club.
Né en décembre 1988 à Besançon, celui qui a grandi dans le département proche de la Côte-d'Or n'a traversé la France pour arriver en Dordogne qu'à ses six ans. Pour ne plus jamais en partir. « Tout est la conséquence d'une mutation professionnelle de mon père à Bergerac. On est arrivé ici, et je ne suis jamais reparti », en rigole-t-il.
Adopté par le Périgord, Denis Joigneault va trouver, une fois sa scolarité terminée, une grande famille d'adoption, l'UAI. Presque par hasard, pour celui qui n'avait jusque-là fait qu'un peu de football pendant ses années de collège, plus pour être avec les copains que par amour du ballon rond. Le lien avec le rugby sera plus direct.
Le plaisir de jouer
« Je travaillais sur des chantiers dans le domaine du bâtiment. Un jour, j'ai deux collègues qui m'ont demandé si je ne voudrais pas essayer le rugby, avec ma carrure. Ils jouaient à Issigeac, j'ai essayé avec eux en 2010, je ne suis plus jamais parti du club depuis. J'ai accroché naturellement et immédiatement avec ce sport », se souvient Denis Joigneault.
Un coup de foudre qui va lui permettre de passer de belles années de rugby. Et d'agrandir son cercle relationnel très vite. Avec le rugby viennent des valeurs, du partage. « À l'UAI, j'avais mes deux collègues, ainsi que Marc Moulinier, avec qui j'avais été au collège. Et autour, j'ai trouvé un groupe soudé, qui m'a vite accepté. Je me suis senti à ma place », apprécie-t-il.
Sportivement, ces années de pratique sont plutôt sympathiques aussi, avec trois boucliers obtenus avec la réserve, en 2012, 2013, puis 2023. Il y a un an et demi cependant, il a été obligé d'arrêter, marqué par quelques blessures et un travail déjà usant physiquement (Denis Joigneault travaille en maçonnerie).
La fin d'une aventure, le début d'une autre, toujours dans le même club. On ne quitte pas l'UAI aussi facilement ! « Ce club, c'est une grande famille sur le plan rugbystique, mais cela va au-delà. Si je fais le marché à Issigeac, les gens vont me reconnaître, on s'arrête, on discute avec tout le monde », sourit-il.
Le bénévolat, naturellement
Lorsque le joueur de rugby s'arrête, l'homme qu'il est veut rester en contact avec le club et le terrain. Il faut trouver une solution. « J'ai expliqué aux dirigeants que je voulais continuer à faire quelque chose », lâche celui qui, avant même d'arrêter, n'a jamais hésité, en tant que joueur, à aider lors de manifestations comme la Bodega ou les Médiévales.
« S'engager était une évidence pour moi. J'ai fait un bout de chemin avec ce club en tant que joueur. Autour de nous, il y avait des bénévoles, des ''anciens''. Désormais, en tant qu'ancien joueur, je trouve normal de rester et d'aider », estime Denis Joigneault. Ce dernier joue un peu le rôle d'intendant auprès des seniors.
« Les jours d'entraînement, dès que je débauche, je vais au stade pour ouvrir les vestiaires, vérifier la chaudière, préparer le matériel, chasubles, plots, boucliers, ballons à gonfler. Les jours de match, j'installe le matériel pour l'échauffement, et si l'on est à l'extérieur, je prépare le matériel avant de partir, et je le contrôle et le range avant de rentrer », résume-t-il.
Un travail complet, de l'ombre, qui permet aux joueurs d'être dans les meilleures conditions possibles autour de leur pratique du rugby, et aux entraîneurs de gagner un peu de temps pour se concentrer sur le terrain. Ce sont ces petits détails qui, additionnés, font la vie d'un groupe et permettent d'être plus performants.
Après la saison dernière intense en émotions, avec la phase qualificative terminée en étant invaincu et le doublé en finale de terroir, la saison 2024-2025 est intense aussi. Denis Joigneault a quelques certitudes tout de même : « La R1 est un défi. Mais je sais que ce club va se battre et relèvera ce défi, et on sera tous derrière pour aider à y parvenir. Allez l'UAI ! »